Par Robert Godbout, FSA, FICA, Conseiller associé
Et le taux de cotisation de la CNESST baisse toujours
La CNESST a publié les paramètres pour l’établissement de la cotisation 2016. Dans le cadre de cet exercice, elle a notamment déterminé le taux moyen provincial de cotisation, le degré de capitalisation et les taux des unités.
Ces trois éléments sont présentés ci-après et comparés avec ceux de l’Ontario pour apprécier davantage les résultats.
1. Taux provincial moyen de cotisation
Le taux moyen provincial correspond au taux de cotisation que paierait un employeur si la CNESST ne tenait pas compte de ces activités et de la classification (résumé autrement, la moyenne des taux des unités).
Le taux de cotisation moyen de la CNESST en 2016 sera de 1.84 $ par 100 $ de masse salariale assurable comparativement à 1.94 $ en 2015 soit une baisse de 5.2 % et ce taux moyen a diminué constamment comme suit depuis 2011 :
2011 2,19 $
2012 2,13 $
2013 2,08 $
2014 2,02 $
2015 1,94 $
Cette baisse est attribuable d’une part à la bonne gestion des employeurs et d’autre part, aux bons rendements de la Caisse de dépôt et de placement du Québec (CDPQ).
En comparaison, le taux moyen de l’Ontario correspond à 2,46 $ par 100 $ de masse salariale assurable en 2015 et 2016.
2. Le degré de capitalisation
Le degré de capitalisation indique s’il y a suffisamment de fonds d’investis à la CDPQ par rapport à la réserve (ou passif actuariel) déterminée pour rencontrer les engagements de la CNESST envers les travailleurs invalides suite à un accident du travail.
Par comparaison, si un régime de retraite est capitalisé à 80 % et que l’employeur fait faillite, alors les membres du régime pourraient voir leurs rentes de retraite réduire de 20 %.
Grâce aux rendements de la CDPQ, le taux de capitalisation atteint 104.5% en 2014 comparativement à 70,9 % en Ontario et permet à la CNESST d’adopter une approche pour renforcer la capitalisation à partir des rendements excédentaires futurs.
En accumulant un surplus pouvant atteindre 10% du passif actuariel cette initiative atténuera les fluctuations du marché comme celle que nous avons vécues en 2008.
3. Taux des unités
La baisse du taux moyen n’est cependant pas uniforme de 2015 à 2016, comme le démontre le taux des unités suivantes (avec une comparaison avec l’Ontario dont les taux d’unité sont fixes depuis 2014) :
Comme nous le constatons, il est primordial de maintenir le cap sur l’assignation temporaire, le retour au travail, la gestion des réclamations, mais surtout sur la prévention pour stabiliser les taux des unités, voir les réduire davantage.
Finalement, veuillez prendre note que le salaire assurable maximum prévu pour 2016 est de 71 500 $ comparativement à 88 000 $ en Ontario.
Mais c’est au Manitoba que le salaire assurable maximum en 2015 est le plus élevé au Canada avec un montant de 121 000 $.
En terminant
OBJECTIF MENSUEL
Par Marilyne Desharnais, M.A. Ergonome, B.Sc. KinésiologueLa position assise, le nouveau fléau
On passe de plus en plus de temps en position assise et de plus en plus régulièrement. Si on considère le temps que l’on passe à manger, aux transports entre le travail, au travail et parfois durant certaines activités le soir (télévision, ordinateur, cellulaire, etc.), le temps passé en position assise et statique peut facilement atteindre 10 h par jour (Statistiques Canada). Mais quels sont les effets reliés à cette posture et pourquoi est-elle néfaste?
Les effets néfastes de la position assise
La position assise permet d’avoir une bonne coordination motrice pour réaliser les travaux de précision et de réflexion. De plus, elle contribue à la stabilité du rachis et réduit la fatigue et la dépense énergétique. Toutefois, la position assise n’est pas une posture absolument naturelle pour l’être humain. En fait, toutes les positions statiques et prolongées sont néfastes pour le corps.
Il y a effort statique lorsque l’on maintient une position durant plusieurs minutes ou heures, comme dans un poste informatique. La contraction des muscles est continue et il n’y a pas de mouvement. La circulation sanguine passe donc difficilement et il y a une accumulation de déchets de combustion dans le muscle. C’est cette accumulation de déchets qui fait qu’on ressentira un inconfort, puis une douleur après un certain temps.
En plus, la posture assise limite l’aire de travail, réduit la force musculaire et peut engendrer des problèmes de circulation sanguine. En position assise, le bassin bascule vers l’arrière et la courbure naturelle lombaire se trouve réduite. Les pressions se répartissent donc de façon inégale sur les disques intervertébraux de la colonne vertébrale. Travailler toute la journée sur le même dossier et sur la même chaise peut donc s’avérer très exigeant pour le corps.
Alignement des vertèbres en position debout
Basculement du bassin en position assise
Le Washington Post a d’ailleurs publié un article dans laquelle elle fait part des effets néfastes de la position assise pour le corps. Cette position maintenue sur de longues périodes de temps peut provoquer d’importants maux de la tête aux pieds et provoquer certains types de cancers, du diabète ainsi que l’obésité.
Que peut alors faire un employé ou un gestionnaire pour contrer cette
problématique?
Plusieurs alternatives sont possibles pour varier la position assise et inciter les individus à bouger durant leur quart de travail. Bouger augmente le niveau d’attention en plus de réduire l’apparition d’inconforts et les risques cardiovasculaires.
Incorporer une nouvelle culture en entreprise
Changer nos méthodes de travail
- Boire de l’eau et du café tout au long de la journée pour forcer le corps à bouger;
- Se lever et aller voir un collègue plutôt que de lui envoyer un courriel;
- Téléphoner en étant debout;
- Le midi, prendre une marche de 15 à 30 minutes;
- Réajuster son poste de travail;
- Utiliser 2-3 fois par jour la manette d’inclinaison du dossier pour varier la posture;
- Varier ses tâches de travail (alterner lecture, souris, rédaction, etc.);
- Faire des micros-pauses. Après une heure consécutive, se lever 2-3 minutes;
- Éviter de prendre l’ascenseur pour 2 étages, choisir les escaliers;
- Préférer rester debout durant le transport en commun si c’est pour quelques arrêts;
- Utiliser un podomètre pour calculer le nombre de pas effectués par jour. Selon les recommandations, 10 000 pas/jour sont requis pour en tirer des effets bénéfiques sur la santé;
- S’entrainer ou faire une activité physique 3 fois/semaine.
Le but est de développer plusieurs réflexes afin de favoriser le mouvement et de
contrer les effets de la sédentarisation.
Pour toutes questions, n’hésitez pas à communiquer avec votre conseillère, qui se fera un plaisir de vous accompagner dans votre démarche.
Sources :
Assis au travail, debout les damnés de la chaise. 2014. En ligne. http://www.lemonde.fr/vous/article/2014/06/02/sedentarite-au-travail-debout-les-damnes-de-la-chaise_4430263_3238.html
The health hazards of sitting. The Washington post. 2014. En ligne. http://apps.washingtonpost.com/g/page/national/the-health-hazards-of-sitting/750/
L’activité physique mesurée directement des adultes canadiens, 2007 à 2011.Statistiques Canada. 2013. En ligne. http://www.statcan.gc.ca/pub/82-625-x/2013001/article/11807-fra.htm
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