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Par Denis Verreault, conseiller en santé et sécurité du travail

 

Comment choisir un équipement de protection individuel (EPI) en fonction des dangers associés?

Le choix et la gestion des équipements de protection individuels semblent simples et faciles à réaliser. Cependant, lors de mes nombreuses visites en milieu de travail, j’ai constaté qu’une méconnaissance est appliquée. Premièrement, pourquoi utilisons-nous des équipements de protection individuels (ci-après ÉPI)? Selon l’article 51.5 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail (ci-après LSST) l’employeur doit utiliser les méthodes et techniques visant à identifier, contrôler et éliminer les risques pouvant affecter la santé et la sécurité du travailleur. Toutefois, plusieurs employeurs négligent cette obligation contenue à la Loi. Dans cette mesure, contrairement aux interventions à la source qui éliminent le risque et par conséquent l’exposition des travailleurs, les équipements de protection individuels ne préviennent pas un accident. En fait, ils évitent ou limitent le contact avec les personnes ou en atténuent les conséquences. Il s’agit de moyens de protection, non pas de moyens de prévention.

Quand devrait-on utiliser des ÉPI?

 

Les ÉPI servent à réduire ou à minimiser l’exposition à des agents physiques, chimiques ou biologiques nocifs et le contact avec ces derniers. N’oubliez pas que le recours à un ÉPI « n’élimine pas » un danger. Il peut toutefois atténuer les risques de blessure.

Par exemple, le port des protège-tympans ou des serre-têtes antibruit réduisent les risques de dommages auditifs dans la mesure où ces derniers conviennent au type d’exposition au bruit et qu’ils sont utilisés correctement. Le port de protecteurs auditifs n’élimine toutefois pas le bruit.

Ainsi, on ne devrait avoir recours aux ÉPI que dans les circonstances suivantes :

  • à titre de mesure provisoire (à court terme) avant la mise en œuvre de mesures de maîtrise;
  • lorsque d’autres mesures de maîtrise ne sont pas disponibles ou adéquates;
  • au cours d’activités comme l’entretien, le nettoyage et la réparation lorsque des mesures de maîtrise avant l’exposition sont irréalisables ou inefficaces;
  • dans des situations d’urgence.

Et encore faut-il utiliser le bon équipement de protection. Prenons l’exemple des lunettes de sécurité, la plupart des travailleurs utilisent les lunettes de sécurité catégorie 1 avec protection latérale contre les chocs. Cependant, les lunettes de protection sont conçues pour protéger les yeux contre trois types de dangers, les chocs, les éclaboussures et le rayonnement. Alors il faut identifier les risques auxquelles les travailleurs sont exposés et par la suite faire le choix du protecteur oculaire.

 

Types de risques et protecteurs recommandés

 

Remarque : Les zones en surbrillance constituent des recommandations visant les protecteurs. Les protecteurs des catégories 1 et 2 doivent être utilisés de concert avec les recommandations visant les catégories 3, 4, 5 et 6. Il faut tenir compte de l’évaluation des besoins en matière de protection, de la possibilité d’une exposition simultanée à de multiples dangers. Il faudrait, dans ces cas, assurer la protection pour le niveau de risque le plus élevé. Le tableau ne peut pas englober tous les risques d’accident. Dans chaque cas particulier, on devrait faire un examen approfondi de l’importance des risques en choisissant le protecteur qui convient ou une combinaison appropriée de protecteurs. On recommande vivement à l’utilisateur de porter des lunettes de protection de catégorie 1B munies de lentilles filtrantes, sous le masque de soudeur ou le masque de soudure à main afin d’assurer la protection contre les chocs et l’éblouissement lorsque le masque ou la visière est relevé, ou lorsque l’utilisateur ne se sert pas du masque de soudure à main. Les protecteurs conformes aux exigences visant la résistance à l’ignition et à la flamme n’offrent pas de protection à l’utilisateur exposé à des flammes nues ou à des arcs à haute énergie. Gracieuseté de l’Association canadienne de normalisation.

 

Qui doit assumer les coûts des ÉPI?

 

Est-ce vrai? Si je ne les oblige pas, je n’ai pas l’obligation de les fournir. Eh bien non, la Loi sur la santé et sécurité du travail est claire sur le sujet à l’article 51.11

<<L’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique du travailleur. Il doit notamment:

Fournir gratuitement au travailleur tous les moyens et équipements de protection individuels choisis par le comité de santé et de sécurité conformément au paragraphe 4° de l’article 78 ou, le cas échéant, les moyens et équipements de protection individuels ou collectifs déterminés par règlement et s’assurer que le travailleur, à l’occasion de son travail, utilise ces moyens et équipements.

Alors, si le risque est présent dans le milieu de travail et que le travailleur y est exposé, l’employeur doit fournir les équipements de protection individuel.

Finalement, les ÉPI ne peuvent constituer la première option de protection puisque l’objectif d’un programme de santé et sécurité au travail consiste à prévenir les blessures et les maladies professionnelles. Le recours aux ÉPI n’empêche pas les incidents de survenir. Ils n’éliminent pas les dangers. Ils ne font que minimiser l’exposition ou diminuer la gravité d’une blessure ou d’une maladie. Pour ces raisons, les ÉPI sont souvent qualifiés de « mesures de dernier recours ».

 

Source CCHST, APSAM

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